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Quick commerce : état des lieux et perspectives 2025

Dernière mise à jour : 7 mai


Livreur quick commerce avec une commande

En quelques années, le quick commerce s’est imposé comme un segment incontournable de la livraison à domicile. Axé sur la promesse de livrer les courses en quelques minutes, ce modèle bouleverse les habitudes de consommation. Où en est le secteur en 2025 ? Qui en sont les acteurs clés ? Quels sont les leviers de croissance et les évolutions à venir ? Faut-il se lancer dans cette activité ?  


Le quick commerce c'est quoi ?  

Le quick commerce c’est la livraison de produits alimentaires et non alimentaires en moins de 30 minutes par le biais de plateformes de livraison. Un point de vente est présent sur ces plateformes où il propose son catalogue de produits, les clients passent leurs commandes, et les plateformes se chargent de la livraison avec leur propre flotte de livreurs.  


  1. Un marché eCommerce en pleine expansion  


Le e-commerce alimentaire continue de battre des records en France. En 2024, il atteint 11,9 milliards d’euros, affichant une croissance de +6 % en un an (+51 % par rapport à 2019). Cette progression est largement portée par deux piliers : le drive avec 10,7 milliards d’euros et la livraison à domicile avec 1,2 milliard d’euros(1)

 

A l’échelle européenne, la dynamique de croissance quick commerce est très positive. Le secteur est évalué à 8,96 milliards de dollars en 2025, et pourrait atteindre 19,08 milliards d’ici 2032, soit un taux de croissance annuel moyen (CAGR) de 11,4 %. (2)

En France, le paysage du quick commerce connaît une transformation notable, avec la disparition progressive de plusieurs acteurs natifs du secteur. Deux leaders se maintiennent toutefois en tête : Uber Eats (US) et Deliveroo (UK).


Malgré ce changement sur le marché, la dynamique reste positive, avec un taux de croissance annuel moyen (CAGR) estimé à 8,14 % jusqu’en 2029, preuve que malgré la disparation de certains acteurs, la demande reste bien présente et continue de stimuler l'innovation dans les modèles de livraison rapide. (3)

Sur le marché internationale, plusieurs acteurs existent également comme :

  • DoorDash en Amérique du Nord.

  • Grab en Asie du Sud-Est.

  • Talabat au Moyen-Orient.

  • Zomato en Inde.


  1. Qui domine le marché en France ?  


Face à la domination croissante d'Uber Eats et de Deliveroo, plusieurs acteurs du quick commerce ont été contraints de cesser leurs activités en France.  

Le « quick commerce » a connu un véritable bouleversement avec la disparition progressive des dark stores et de plusieurs acteurs natifs du secteur (Cajoo, Gopuff, Koll, Gorillas, Frichti, Getir, Flink,…), largement fragilisés par un cadre réglementaire plus strict. 


Just Eat, également a annoncé la fin de ses opérations dans l'hexagone en décembre 2024. De même, Epicery, la startup française spécialisée dans la livraison de produits frais issus de commerces de proximité, a fermé ses portes le 31 décembre 2024.. Son modèle, axé sur la digitalisation des commerçants locaux, n'a pas permis d'atteindre une rentabilité durable.   


Aujourd’hui, ce sont les grandes plateformes de livraison comme Uber Eats et Deliveroo qui tirent leur épingle du jeu. Initialement centrées sur la restauration, elles ont, au cours des quatre dernières années, étendu leur activité à la grande distribution (avec la présence de magasins hypermarché, supermarché et format express) et aux commerces de proximité (cavistes, traiteurs, épiceries fines, boulangeries, fleuristes, parapharmacies etc.).  

Livraison d'une commande quick commerce

  1. Pourquoi la livraison à domicile fonctionne aussi bien ? 


 Si la livraison à domicile connaît un tel engouement, c’est parce qu’elle répond à une série de besoins ancrés et amplifiés par les évolutions récentes de nos modes de vie. Voici ce qui alimente cette tendance :  

1. Le besoin de praticité et de gain de temps  Dans un quotidien surchargé, la livraison à domicile représente une solution simple et efficace. Elle permet de s’épargner les déplacements, les files d’attente ou encore la contrainte des horaires d’ouverture. Ce besoin de confort est particulièrement marqué chez les familles et les urbains actifs. En 2024, 25 % des Français utilisent des applications comme Uber Eats ou Deliveroo deux à trois fois par mois pour se faire livrer. (4)


2. L’effet post covid : une habitude désormais ancrée 

La crise sanitaire a joué un rôle d'accélérateur décisif. Pendant les confinements, des millions de foyers ont découvert ou intensifié l’usage de la livraison à domicile. Ce qui était au départ une réponse d’urgence est devenue, pour beaucoup, une habitude ancrée dans le quotidien. Même après le retour à une vie plus normale, le réflexe de la livraison perdure, nourri par les gains de confort et d'efficacité. 

 

3. L’évolution des profils clients 

Le quick commerce ne s’adresse plus uniquement aux jeunes urbains pressés. Il séduit désormais : 

  • Les familles, en quête d’un gain de temps précieux ; 

  • Les télétravailleurs, qui valorisent la flexibilité et la réactivité du service ; 

  • Les clients exigeants, prêts à payer plus pour un service fiable, rapide et sans friction. 

Ces nouveaux profils ont des attentes fortes en matière de personnalisation, de disponibilité produit et de qualité de service, quitte à payer plus cher.

 

4. Une attente de rapidité croissante 

En deux ans, la livraison express est devenue la nouvelle norme : 65 % des clients attendent désormais d’être livrés en moins de deux heures, contre seulement 34 % auparavant. Ce phénomène est alimenté par un mode de vie urbain effréné, la digitalisation des services et des technologies qui rendent les parcours d’achat toujours plus fluides. (5)


  1. L’évolution des plateformes 


Après une phase de croissance effrénée, les plateformes de quick commerce amorcent un virage stratégique. La priorité n’est plus uniquement la conquête de parts de marché, mais la recherche d’un modèle rentable et durable

Plusieurs tendances majeures se dessinent : 

  • Une diversification de l’offre : les plateformes étendent leurs services bien au-delà de la livraison alimentaire. On assiste à l'intégration de nouveaux segments : pharmacie, beauté, high-tech, fleurs, etc. L’idée est de devenir des « marketplaces urbaines » généralistes, à l’image d’un Amazon local. 

  • Une optimisation via la tech : l’intelligence artificielle, l’analyse prédictive sont au cœur des investissements. L’objectif est d’améliorer la gestion des stocks, d’optimiser les trajets de livraison et de personnaliser l’offre client. 

  •  Un élargissement de la zone de chalandise : les marketplaces initialement présentes dans les grandes villes se développent de plus en plus dans les zones périurbaines et comptent de plus en plus d'agglomérations où elles exercent  


  • Une monétisation des services : pour gagner en rentabilité, les plateformes multiplient les options payantes (abonnements, créneaux de livraison garantis, services premium) et monétisent la visibilité pour les marques (placements sponsorisés, promotions ciblées).

     

  • Un gros focus sur l’expérience client : gamification, programme de fidélité payant, recommandations personnalisées, mailing & campagne SMS, une interface enrichie, suivi en temps réel etc. Les plateformes cherchent aussi à fidéliser plutôt qu’à simplement acquérir des clients. 


En 2025, le quick commerce s’impose ainsi comme un canal clé de la consommation urbaine. Dans une logique d’omnicanalité, il est désormais essentiel pour les points de vente de se positionner sur les marketplaces. Ces plateformes leur permettent plusieurs bénéfices comme une une nouvelle typologie de clientèle, un élargissement de leur zone de chalandise (jusqu'à 5km autour du magasin) et une source de revenus supplémentaire significative.


Sources :

(1) : Etude Consoscopie O. Dauvers 2023

(5) : Capgemini


 
 
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